Choisir ou ne pas choisir telle est la question

Choisir ou ne pas choisir telle est la question

Cyprien a 26 ans et a obtenu un bac scientifique ; il a 18 ans à peine. Puis, il s’est lancé dans des études de médecine « tout naturellement » comme il dit. Après son échec en 1ère année, il décide de redoubler puis tripler pour devenir masseur kinésithérapeute ou pédicure podologue. Hélas, c’est la douche froide au moment des résultats et son admission lui échappe à quelques places près !

Il décide alors de s’inscrire à l’université, en licence « Eco Gestion ». Il n’a pas souhaité s’orienter en fac de Sciences de la vie et de la terre car dit-il « j’aurais eu le sentiment de le vivre comme un échec et une voie de secours pas très flatteuse ». Il passe avec succès les examens des différentes années mais n’obtient pas son Master 2.

Finalement, il ne veut pas redoubler son année parce que dit-il « ça ne lui plaît pas vraiment cette spécialisation d’informatique appliquée à la gestion ; il y a trop d’informatique et puis il est temps que je travaille à 26 ans ! » Il décide de travailler et ainsi d’avoir une indépendance financière vis-à-vis de ses parents. Qui plus est, il souhaite vivre avec son amie qui a commencé à travailler. Il répond alors à la 1ère annonce qu’il trouve et Cyprien est recruté en CDI à temps partiel chez Mac Do. Il n’avait pas vraiment d’idée de métiers qu’il pouvait exercer…

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Lors de notre 1er entretien, j’interroge Cyprien sur les raisons de son abandon en Master 2. Il évoque la part trop importante de l’informatique dans les enseignements et il ne souhaite pas faire de la programmation. Il veut utiliser l’informatique comme un outil au service de la gestion.

Je lui demande quel métier il envisageait en entamant ses études de gestion mais il ne sait pas. Il voyait dans ce choix l’opportunité de s’insérer facilement sur le marché du travail et de pouvoir bien gagner sa vie. Il semble évoquer des raisons assez similaires dans son choix de la Médecine même s’il avoue ne pas trop s’être interrogé en réalité. Je lui demande quel métier exerce son père et il me répond que ce dernier est chirurgien-dentiste et que sa maman est son assistante. Tous les deux n’ont que peu d’idées des métiers en dehors du secteur médical d’après lui.

J’attire son attention sur le fait que la question du choix ne s’est pas vraiment posée pour lui. En effet, il m’explique qu’il a décidé d’obtenir un bac scientifique pour ne pas se fermer de portes. Puis, il a fait médecine sans trop se demander ce qui l’attirait réellement. Il a fini par se résoudre à devenir masseur kinésithérapeute ou podologue compte tenu de ses chances de réussite au concours. Il en va de même en ce qui concerne sa décision de faire des études « Eco Gestion » : il ne sait pas quels métiers sont envisageables en suivant les cours de cette filière universitaire.

Pour Cyprien, la nécessité de choisir s’impose enfin à lui après nos échanges. Il ne peut plus repousser sa décision à plus tard car il souhaite rejoindre sa compagne et vivre avec.
Comment faire cependant ? Sur quoi s’appuyer ? Quels métiers peut-il exercer ? Sur quels critères peut-il s’appuyer pour choisir ?

Il semble perdu mais il sait choisir habituellement. Je lui demande quel objet important pour lui a-t-il acheté au cours de ces dernières années. Il me parle du choix de son téléphone. Son attirance pour une marque en particulier, le prix, la qualité de l’appareil photo…j’évoque avec lui les tiraillements que l’on peut ressentir au cours de cette période de recherche. Autrement dit, il est somme toute difficile de trouver l’appareil qui réponde à tous ses critères. Et pour cause, il n’a pas la somme d’argent pour choisir celui qui coûte le plus cher et qui présente les atouts qu’il cherche !

Sa difficulté semble provenir du fait qu’il a du mal à hiérarchiser ses critères de choix. Cependant, il est capable de classer ce qui est le plus important pour lui et ce qui l’est moins. Il sait où trouver les réponses à ses questions, compare assez facilement les modèles entre eux et s’appuie sur des avis pour trancher.

Je lui explique que la démarche pour trouver le métier qui lui plairait s’appuie sur le même processus que pour l’achat d’un téléphone. L’important est d’identifier ses critères de choix et de les hiérarchiser. D’autre part, il indique que sa difficulté provient de sa difficulté à trouver les informations sur les métiers, sur le marché du travail. Cela lui semble plus opaque que pour acheter un objet. En effet, les informations ne se trouvent sans doute pas dans les mêmes sources.

Cependant, dans les deux cas, on peut dire que les objets évoluent régulièrement et à un rythme qui s’accélère.

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